ROCHETTA C., Teologia della famiglia. Fondamenti e prospettive, Bologne, EDB, 2011, dans NRT 135/n°4 (2013) 492-493.
Des années d’expérience et d’enseignements dans diverses Institutions sont l’horizon de cet essai sur la théologie de la famille. Accompagnateur spirituel au Centre familial « Casa della Tenerezza », l’a. unit l’accueil de couples en difficulté à l’étude théologique approfondie des thèmes abordés. Ce livre n’est pas un manuel mais une vue d’ensemble. Il appartient à cette riche tradition italienne, encore actuelle (Cardinal A. Scola, Mgr. L. Mélina), de travaux et d’essais sur le mariage. L’axe des longs développements est l’attention portée non pas d’abord sur le mariage mais plus encore sur l’unité familiale comme institution ecclésiale, état de vie sacramentel, relations interpersonnelles et complexes. Au fond, c’est la permanence de ce sacrement dans le temps et les conditions spirituelles de cette permanence qui donnent à penser : elles impliquent une grâce particulière qui se développe après l’instant du consentement. Le but du livre est de déployer les traits de cette grâce spécifique, d’en montrer tous les enjeux et d’éviter une théologie fragmentée.
A travers les thèmes abordés, sont offerts méthodologiquement les fondements (racines) et les attentes (perspectives et finalités) d’une théologie de la famille au sens large : Mystère nuptial de Dieu dans l’histoire (I), La famille icône du mystère de Dieu Trinité (II), La famille de Nazareth prototype de la famille (III), La famille communauté de Salut (IV), La famille église domestique (V), La famille communauté de la Tendresse de Dieu (VI). Soulignons parmi tant de richesses les traits pneumatologiques de la réflexion et l’originalité des parties (V) et (VI). Il n’est pas facile de développer les traits de l’ecclesiola, mais l’a. apporte par l’Ecriture et la Tradition pas mal d’éléments peu connus en milieu francophone. La tonalité « missionnaire » traverse aussi tout le livre. Le lien avec l’histoire de l’Eglise est très instructif. L’image de la tendresse (VI) n’est pas un concept sentimental mais rejoint cette redécouverte des visages de l’amour : éros et agapè, miséricorde et guérison. La Famille « habitée » d’une présence divine, comme celle de Nazareth, est un lieu ecclésial incontournable et décisif pour la splendeur de l’amour en notre monde d’aujourd’hui.

Alain Mattheeuws s.J.