Homélie du 5 mai (Ac 8,26-40 ; Ps 66 9-20 ; Jn 6,44-51).
Les actes des apôtres nous racontent les merveilles de la première évangélisation et l'annonce de la résurrection du Christ. Les actions de Philippe témoignent des ingrédients incontournables de cette annonce. C'est l'Esprit qui prend l'initiative et qui guide concrètement Philippe. Il lui indique la route : la rencontre avec l'éthiopien est rendu possible et l'interpellation de Philippe est audacieuse : « Comprends-tu ce que tu lis » ? Et l'éthiopien l'invite sur son char pour le guider et interpréter un passage du prophète Isaïe. Quel est donc ce personnage dont on parle sinon Jésus ? Quel est celui qui peut en parler sinon Philippe ?
Comme pour les disciples d'Emmaüs, Philippe établit le lien entre l'ancien testament et la réalité d'aujourd'hui. Et le désir de connaissance devient un acte de foi : « Voici de l'eau : qu'est-ce qui empêche que je sois baptisé » ? Le fruit du baptême est la joie dans le cœur de l'éthiopien. Et Philippe continue sa mission en s'abandonnant l'Esprit qui le conduit. Cet épisode est la preuve d'une collaboration forte entre Philippe et l'Esprit. Au fond, ce qui facilite le témoignage, l'interprétation des écritures, c'est bien la présence de l'Esprit et l'obéissance de Philippe.
L'évangile met en évidence les autres membres de la Trinité sainte. « Personne ne peut venir à moi si le Père qui m'a envoyé ne l'attire et moi je le ressusciterai au dernier jour ». Voir le Père, c'est passer par Celui qui vient du Père. Désirer voir le Père, c'est poser un acte de foi qui passe par Jésus : sa présence est déterminante et nous pouvons en profiter dans chaque eucharistie. Celui qui vient du Ciel, c'est le Verbe. Et ce verbe reste parmi nous : « je suis le pain vivant qui est descendu du ciel ». Se nourrir de ce pain de vie, c'est goûter une saveur éternelle et être assuré de ne pas mourir mais de vivre pour toujours.