consolez mon peuple
par
Homélie 6 décembre (saint Nicolas) : Is 40,1-11 ; Ps 95, 1-13 ; Mt 18,12-14.
« Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu ». Voici un beau programme d’évangélisation. Non pas avoir des paroles lénifiantes ou passe partout, mais se saisir de la Parole de Dieu, la proclamer, et en vivre. C’est l’exemple que Jean-Baptiste nous donne en ce temps de l’avent : il accomplit la prophétie d’Isaïe. Et c’est un peu notre tâche en cette période avant la Noël. Bien sûr, cette consolation qui est un pardon pour Jérusalem et pour chacun d’entre nous ne se fait pas par magie : déjà Isaïe nous montre qu’il faut « préparer le chemin du Seigneur et rendre droit le chemin pour cette venue du Sauveur ».
La consolation en fin de compte, c’est la venue du Sauveur de l’univers. Nous sommes sûrs qu’il est venu et qu’il viendra encore : « Voici votre Dieu. Voici le Seigneur Dieu. Il vient avec puissance et son bras lui soumet tout ». Mais nous marchons vers sa venue prochaine. L’image qui est employée est celle du Berger qui rassemble ses brebis. Elle préfigure ce que Jésus est : le « bon berger de son peuple » qui connaît chacune de ses brebis par son nom. Ce bon berger dont parle Jésus : celui qui cherche la brebis perdue et dont la joie est grande quand il l’a retrouvée.
L’avent est le temps de la joie profonde : celle que chacun de nous peut éprouver en gardant en mémoire les merveilles d’une vie personnelle dans laquelle le Christ a agi. Dieu n’est pas absent de nos vies : et cette présence, nous désirons la fortifier, lui donner encore une place plus forte. Nous percevons avec les prophètes et les psalmistes qu’il n’y a pas de plus grande joie que de voir Dieu et d’être en sa présence.
Notre joie n’est peut-être pas exubérante, mais par l’Esprit elle peut être profonde et vraie. Dans la liturgie, nous sommes appelés à la partager avec les autres. Nous pouvons en témoigner. Le psaume évoque également cette joie en nous invitant à chanter « un chant nouveau ». Il nous invite à interpréter les mouvements de la nature : les masses de eaux, la campagne et surtout les arbres de forêts qui dansent de joie. Quand nous verrons des arbres agités par le vent, nous pourrons non pas d’abord avoir peur de la tempête, mais comprendre qu’ils sont en fête et rendent gloire à Dieu comme l’étoile de Noël le fera pour les rois mages.