COTTIER G., Scritti di etica, Piemme, 1994, 415 p.
Les douze chapitres de ce livre abordent successivement des thèmes variés de théologie morale particulière : depuis les questions de l'avortement et de la contraception jusqu'aux problèmes posés par l'euthanasie en passant par la toxico-dépendance. L'homme contemporain est affronté à des défis éthiques nouveaux à la mesure du rythme des découvertes biomédicales et de l'évolution des cultures. Est-il possible de distinguer le bien et le mal ? Est-il raisonnable et possible de le faire ? Le mérite de l'auteur est de fournir pour les thèmes abordés un argumentaire précis et un riche commentaire de la réflexion chrétienne actuelle dans tous ces domaines. Le monde médical trouverait de nombreuses réponses à ses interrogations dans ces chapitres. A vrai dire, les thèmes abordés ne concernent plus seulement les individus, mais des sociétés entières.
L'éthique a donc une dimension collective indéniable sur laquelle insiste notre auteur. Les enjeux dépassent les individus et concernent des peuples entiers. D'où la mission et l'insistance de l'Eglise à réfléchir ces questions en raison, à la lumière de la Révélation, dans son rapport au monde tel qu'il est. De multiples manières, l'auteur dégage le poids des sophismes contemporains, tels qu'ils sont exprimés la plupart du temps dans les médias, pour réaffirmer la force de la raison dans la résolution de problèmes complexes. Une anthropologie sous-tend l'ensemble des chapitres. Elle affirme la place de la liberté humaine, la capacité de tout homme à faire le bien, la beauté et la bonté de la sexualité. Nous avons particulièrement apprécié les premiers chapitres, fondateurs de la réflexion, sur la conception chrétienne de la sexualité et le sens du péché. L'unité organique de ce livre est dans la réflexion de pointe concernant les problèmes éthiques contemporains. La vision positive qui s'en dégage est stimulante. Elle aidera certainement à mieux comprendre aussi l'enseignement magistériel de l'Eglise à propos de ces questions controversées.
A. Mattheeuws dans NRT 118 (1996-3) 448