Saint Louis de Gonzague (21 juin). Rm 12, 1-21 ; Ps 130, 1-3 ; Mc 10, 23b-30.
Paul exhorte la communauté à Rome. Ses conseils sont directs et radicaux : « transformez-vous… » « Fuyez le mal avec horreur » « Ne vous laissez pas vaincre du mal par le bien ». Ces verbes sont chaque fois des impératifs. Son exhortation est un programme de vie et chaque conseil peut nous stimuler. Il unifie à la fois le corps, le cœur, l’esprit. Il unifie l’intérieur et l’extérieur : un agir personnel et un agir social. Il rejoint ainsi la pensée de saint Jean : « être dans le monde sans être du monde ». Mais plus profondément, il nous montre aujourd’hui le lien entre la vie liturgique et cultuelle et la vie ordinaire et sociale : l’un ne va pas sans l’autre. Le verset 1 est la clé de cette unité. Paul nous y invite à « offrir notre personne et notre vie en sacrifice saint, capable de plaire à Dieu, c’est là pour vous le culte véritable ». Adorer Dieu, le célébrer, l’aimer dans la prière, c’est logiquement « sortir de soi » pour aller vers ce qui n’appartient pas encore à Dieu. S’offrir radicalement au Seigneur, est une sainte décision qui à la fois est issue et rejoint le sacrifice eucharistique. Le culte véritable, c’est rendre gloire à Dieu en lui offrant tout notre être. Notre vie ne doit pas être coupée en petits morceaux, mais elle doit être tout entière une liturgie d’offrande au Seigneur des Seigneurs.
La vocation de Louis de Gonzague n’est pas née dans un milieu favorable. La radicalité de la suite du Christ apparaît dans ses choix et ses fermes décisions : milieu social riche mais dépravé, capacité de vivre la chasteté, opposition de son père à son entrée dans la Compagnie, désirs de servir jusqu’au prix de sa vie. Jésus disait dans l’Evangile qu’« Il est difficile à ceux qui possèdent des richesses d’entrer dans le Royaume de Dieu ». Difficile mais pas impossible. « Tout est possible pour Dieu », dit Jésus et la vie de Louis en témoigne. Il parvient à se détacher du mal ambiant, à se fortifier dans la grâce reçue et à la mettre en pratique. Il quitte tout et se quitte soi-même pour être prêt à donner sa vie. Et Dieu prend soin de lui. Cet exemple, comme tant d’autres, nous aide à croire ces paroles de Jésus : « Personne n’aura quitté, à cause de moi et de l’Evangile, une maison… sans recevoir, en ce temps déjà, le centuple ». La sainteté de Louis de Gonzague est un appui pour quitter nos attachements et prendre les décisions qui nous rapprochent du Christ, notre Sauveur.