Homélie du dimanche 2 de l’avent. (Is 40,1-11 ; Ps 84 ; 2 P 3,8-14 ; Mc,1-8)
Dans ce chemin de l’Avent, deux figures prophétiques nous accompagnent, nous éveillent, nous interpellent. Nous entendons régulièrement la voix du prophète Isaïe et celle de Jean-Baptiste. Souvent d’ailleurs ils se répondent avec des siècles de distance. Pour Dieu « Mille ans sont comme un jour » …
Aujourd’hui Isaïe insiste sur la puissance, la gloire de Dieu, la consolation accordée par le Seigneur à son peuple : « Consolez, consolez mon peuple ». S’il faut changer de vie, préparer les chemins du Seigneur, combler les ravins, tracer une route droite, c’est pour accueillir celui qui est le plus grand trésor du peuple d’Israël et qui est la consolation par excellence. « Elève la voix, ne crains pas. Dis aux villes de Juda : Voici votre Dieu ». Telle est l’invitation du prophète. Ce Dieu qui vient avec puissance et en même temps comme un berger est la vraie consolation. Isaïe nous rappelle que notre seul trésor, c’est Dieu. Prendre du temps pour l’accueillir, guetter les signes de sa présence, ouvrir nos cœurs à son action, tel est le vrai sens de notre vie. Il n’est pas facile de trouver ou de retrouver ce sens de Dieu, cette priorité à ne vivre que pour Lui et qu’avec Lui. Centrer sa vie sur le Christ, c’est faire des choix et donc renoncer à certaines activités. Non pas seulement parce qu’on ne sait pas tout faire (comme on le constate dans certains agendas bien chargé), mais parce que l’on désire mettre le Christ en premier. C’est la mission de Jean-Baptiste de nous dire la primauté de Dieu dans nos vies.
Isaïe avait prédit sa venue : « Voici que j’envoie mon messager devant toi pour préparer ta route. A travers le désert, une voix s’écrie ; Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route » Cette voix est un appel encore pour chacun d’entre nous. Non seulement préparez la crèche dans la maison, mais priez devant la crèche. Non seulement entrer dans le silence et la paix mais les vivre avec Marie chaque jour. Le baptême de Jean-Baptiste est un baptême de conversion : un baptême d’eau, de purification. Il prépare le baptême dans l’Esprit saint qui nous permet de mieux connaître, de mieux suivre le Sauveur et de mieux l’aimer. La puissance et la victoire annoncées par Isaïe, c’est l’avènement dans l’histoire d’Israël et du monde de l’unique Sauveur du monde. La victoire ou la gloire de Dieu, c’est de rassembler son peuple dans l’unité. « Consolez mon peuple », c’est lui donner l’assurance qu’un bon berger prend soin de Lui et le rassemble et le protège. C’est bien le salut qui est en marche : une merveille pour nous tous. Cette merveille justifiera le chant des anges à Bethléem et l’annonce de sa naissance.
Dieu fait tout. Dieu est l’unique sauveur. Ses prophètes annoncent sa venue. Tous ces événements sont présents pour susciter notre liberté et nous demander de collaboration au salut qui vient. Accueillir le Sauveur, c’est entrer dans un chemin de sainteté, dit saint Pierre. Il convient d’être prudent, vigilant, en attente pour goûter cette consolation et pour observer « un ciel nouveau et une terre nouvelle où résidera la justice », comme le dit saint Pierre.
Un jour viendra. La promesse est faite. Il faut marcher vers la lumière. Le temps nous est offert comme une miséricorde pour nous approcher de Dieu en écoutant ses prophètes. Mais il faut prendre le temps. Le temps ce n’est pas de l’argent, mais c’est une miséricorde offerte pour accueillir le Sauveur. Mille ans sont comme un jour, et un jour est comme mille ans : le temps n’est pas d’abord celui de nos montres. Le temps est cette relation que nous maintenons avec le Créateur et le Sauveur de nos vies. Les événements extérieurs peuvent être explosés ou explosifs, le temps demeure comme le lien relationnel le plus profond et le plus intime avec notre Dieu. Prenons donc ce temps et nous serons consolés, c’est-à-dire proches de Dieu.