Homélie du 11 juin 2025. Ac 11,21-26 ; 13,1-3 ; Ps 98,5-9 ; Mt 5,17-19.
La figure de l’apôtre Barnabé est forte et attirante sans être spectaculaire comme celle de Paul. Ils furent de bons compagnons pour la mission. C’est Barnabé qui fait reconnaître dans l’Eglise primitive la conversion de Paul. Dans les actes qui montrent l’expansion du christianisme, Barnabé est présenté comme « un homme de bien, rempli d’Esprit Saint et de foi ». C’est une manière de présenter cette relation délicate entre « nature et grâce » qui existe en tout homme. Le chrétien Barnabé est un homme de confiance : humainement il a de la valeur. Et de plus il agit à partir des motions, des mouvements de l’esprit Saint en lui et autour de lui.
Ses déplacements missionnaires ne sont pas soumis à des règles d’efficacité ou à ses désirs d’évangélisation. Ils obéissent d’abord au dessein de Dieu. Le discernement qui nous est présenté, est un témoignage fort : au cœur de la prière et de la célébration, l’Esprit parle aux frères rassemblés. « Mettez à part Paul et Barnabé… » Cela signifie, je les choisis moi-même. Mais ensuite dans le « oui » des frères, au cœur de la prière et du jeune, il y a un envoi en mission : ils leur imposèrent les mains. Le choix de Dieu est manifeste. Le choix des hommes se prononce dans le consentement au départ et l’acceptation que ce soient eux qui partent.
La mission n’est pas l’édification d’un message contraire à la révélation. « La loi et les Prophètes demeurent ». Jésus le dit clairement en affirmant qu’il n’est pas venu abolir les « commandements » signes de la libération d’Egypte et de la présence du Dieu sauveur à son peuple. Jésus dit qu’il est venu « accomplir ». Le mot « accomplir » n’est pas simple à exposer. Ce n’est pas facile de penser la validité de l’histoire d’Israël et son accomplissement en Jésus, Fils de Dieu. Jésus n’est pas un prophète de plus. Il n’inaugure pas une nouvelle lignée royale. Il ne détruit pas le Temple et garde les Ecritures intactes.
La « nouveauté » est dans sa personne et son mystère : il est à la fois Homme et Dieu. L’honorer c’est obéir à la Loi personnelle qu’il est désormais et montre à tous. Sa prière est celle du Juste, du Fils de Dieu qui nous prend dans sa prière et nous tourne vers le Père. Le chemin, c’est Lui et s’il est la Nouvelle Alliance, elle assume toutes les autres et de plus nous y sommes inscrits et insérés. Jésus n’ajoute rien au sens mathématique du mot, mais montre comment toutes les alliances confluent en Lui. En Jésus, il y a un surcroît, une gratuité infinie, un imprévu qui unifie et rassemble toute l’histoire d’Israël et la Révélation du Dieu unique. Se retrouver en Jésus, c’est accomplir le dessein de Dieu et se laisser ainsi prendre dans sa manière d’accomplir toutes choses en Lui.