Homélie du 2 mai 2025. Ac 5,34-42; Ps 26; Jn 6,1-15. Saint Athanase
La résurrection de Jésus est une énorme surprise. Les apôtres en sont vivifiés et témoignent de ce grand mystère avec joie et audace. Ils enseignent au Temple et donnent ainsi la signification pour tout Israël de cet événement incomparable. Ils sont arrêtés et interdits d’enseignement, nous racontent les premières pages des Actes des Apôtres mais l’Esprit parle en eux et par eux. Des conflits éclatent avec les responsables religieux, mais au milieu du grand conseil l’Esprit parle aussi par la voix de Gamaliel. Pour les membres du Sanhédrin, il opère un discernement et son critère est de sagesse : « Si leur entreprise vient des hommes, elle se détruira d’elle-même, mais si vraiment elle vient de Dieu, vous n’arriverez pas à la détruire ».
Cette sagesse spirituelle vient de l’Esprit et elle nous est encore utile. La puissance de la résurrection et de ses effets est irrésistible. Le Nom de Jésus résonne dans les cœurs des apôtres et dans l’histoire humaine. Impossible de le cacher ou de l’oublier. Ce Nom est au-dessus de tout nom. Ce Nom est une présence en nous et autour de nous, dans l’infinie petitesse et dans l’infinie grandeur de l’univers. Dieu est parmi nous. Avec Jésus ressuscité et son Esprit, « j’en suis sûr. Je verrai la bonté du Seigneur sur la terre des vivants ». Si Jésus est au centre de nos existences, « nous habitons déjà la maison du Seigneur ».
La Parole de Dieu nous invite à observer cette présence dans nos vies, dans notre prière, dans les pensées qui traversent notre esprit. Car s’Il est vivant, s’il est la source de toute vie, il se laisse voir dans nos histoires personnelles, dans notre Eglise, dans le monde. A chaque carrefour, dans chaque décision personnelle, Jésus pose une question de confiance à ses apôtres : « comment pourrions-nous acheter du pain pour qu’ils aient à manger ? »
Le Christ prend soin de nos soucis, de nos besoins, de nos attentes. Il ne demande qu’à nous aider et à nous garder avec Lui. Dans l’évangile d’aujourd’hui, il nous invite à faite comme le jeune garçon : offrir nos cinq pains et nos deux poissons. Nos limites, nos petitesses, ce que nous avons et ce que nous sommes viennent de Lui, créateur et sauveur de toutes choses, mais il convient de lui rendre tout pour que le peuple de Dieu soit rassasié. Le miracle de la multiplication des pains est bien tangible, mais le signe fort réside aussi dans le don du jeune homme : pour nous, dans l’offrande libre et consciente de tout notre être. La prière et l’eucharistie sont des lieux privilégiés pour engager notre liberté et avec le Christ rassasier le monde qui a faim.