Homélie du 28 mai 2025. Ac 17,15-18,1 ; Ps 148 ; Jn 16,12-15
Cette parole est bien vraie aujourd’hui à la fin de cette aventure des exercices spirituels de 30 jours : « J’ai encore beaucoup à vous dire, mais vous ne pouvez pas le porter maintenant. Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous mènera à la vérité toute entière ». L’union au Christ s’est éveillée, s’est développée, s’est fortifiée en nous mais ce mystère interpersonnel est à la mesure infinie du Sauveur et de chacun d’entre nous. Nous ne sommes pas appelés à l’épuiser et à tout perdre en retournant dans la vie ordinaire mais à l’enrichir grâce à l’Esprit de Jésus. Les mystères contemplés dans l’Ecriture, les règles de sagesse (Semaine I et II), les conditions du combat spirituel, les décisions prises sont devant nous comme des prophéties qui vont s’accomplir. « Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous mènera à la vérité tout entière ».
Il nous suffit d’écouter l’Esprit de Jésus, d’observer son action dans nos vies et nos prières et de discerner. Voyons et considérons ce qu’il confirme de l’action divine en nous, dans les décisions prises, dans l’accomplissement du choix de Dieu et des réformes de vie, dans la participation au mystère pascal là où nous sommes. « Les paroles que l’Esprit dira ne sont pas les siennes, mais il dira tout ce qu’il entend ». Jésus ajoute : « Il me glorifiera » : c’est-à-dire il nous élèvera au sein des relations entre le Père, le Fils et lui-même. L’Esprit nous enseignera et fera de nous non pas des serviteurs mais de vrais amis de Dieu. Dieu nous dépasse, mais il ne nous est plus inconnu.
Vous avez certainement éprouvé l’immédiateté de l’action de Dieu dans vos cœurs. A présent, toujours à la suite de Jésus, vous serez patiemment, progressivement, doucement, suavement, conduits vers l’ampleur du visage du Père des cieux. La vie spirituelle prend son temps pour porter des fruits en abondance. Quand le temps s’écoule, notre relation à Dieu n’est pas appelée nécessairement à s’user et à perdre vigueur, mais au contraire à prendre toute sa mesure humaine. La vocation baptismale ne peut que devenir une vocation ecclésiale et se loger ainsi dans ce corps du Christ qu’est l’Eglise : dans un état de vie, dans une réponse précise à un appel. Dieu veut tout nous donner : il a commencé son œuvre et désire la faire grandir et mûrir en nous qui désormais lui appartenons. Quelle joie ! Quelle force ! Quelle création nouvelle !
En prêchant devant les Athéniens, Paul a tous les mots adéquats, mais il se heurte à une résistance qu’il ne peut pas vaincre par lui-même. La pierre d’achoppement est bien l’acte de Jésus en sa mort et sa résurrection. La sagesse de Dieu est folie pour les hommes. Ce discours de Paul nous rappelle toujours que l’Esprit est celui qui ouvre les cœurs comme il l’a fait pour chacun de nous. C’est Lui qui nous précède dans les périphéries. Accueillons avec chaleur cet Esprit de Jésus, tous ses dons et ses folies, pour pouvoir les partager en confiance à ceux et celles que nous allons revoir. Qu’ils puissent deviner à travers nous combien le Christ est vivant : source et fin de toute notre vie.