Homélie du 4 octobre (François d’Assise) : Ga 6,14-18, Ps 15, 1-11 ; Mt 11, 25-30
David dans le psaume s’exprime : « J’ai dit au Seigneur : Tu es mon Dieu. Je n’ai pas d’autre bonheur que toi ». La vie de Saint François après sa conversion illustre à merveille cette exclamation ! Et c’est particulièrement dans la louange pour toute la création que François trouve Dieu à chaque instant. IL ne vit pas d’une réaction infantile : François est un homme fort, adulte, mais qui s’émerveille avec un cœur d’enfant devant le réel : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits ». Cet esprit d’enfance lui fait voir la présence divine dans tout ce qui l’entoure : particulièrement les hommes qui sont ses frères, les animaux qui font bon ménage avec les êtres humains, les végétaux qui disent la beauté de leur Seigneur. Tous les fioretti (actions saintes et merveilleuses !) à son propos sont des faits, et pas des idées.
Tout est bon et beau chez François. Depuis la crèche vivante jusqu’à la prédication aux poissons, la contemplation de la nuit et du jour : « devant la face de Dieu, débordement de joie. A ta droite, éternité de délices ». Et pourtant nous ne sommes plus au jardin d’Eden. Il faut porter le poids du fardeau, mais désormais c’est avec le Christ « doux et humble de cœur » que nous sommes appelés à le faire. La confiance, la louange, le partage, la prédication, la vie mendiante et les gestes fraternels sont des signes de la nouvelle création chez François et ceux qui le suivent. C’est ce qu’exprime son hymne « Laudato si ».
Avec François nous ne revenons pas aux commencements de la Création, au jardin d’Eden, et nous ne sommes pas encore au ciel. A sa suite, il nous faut aimer « Dame pauvreté » et regarder tout avec les yeux du Christ Sauveur. François veut ressembler au Christ qui marche sur les routes, enseigne, guérit, souffre et ressuscite : « pour moi, que la croix de notre Seigneur Jésus Christ reste ma seule fierté », dit saint Paul. La croix est le signe de cette création nouvelle. Cet amour du crucifié le dispose à recevoir cette grâce de lui être identifié en son corps : oui, François, comme le dit saint Paul, « a porté dans son corps les marques des souffrances de Jésus ». La joie franciscaine passe par le mystère pascal : elle est eucharistique. Invoquons François pour la recevoir dans cette eucharistie.