Homélie dimanche 1 juin. Ac 7, 55-60 ; Ap 22, 12-14.16-17.20 ; Jn 17, 20-26
La prière de Jésus est intense et il pense à nous aujourd’hui en disant. « Père saint, je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux, qui grâce à leur parole croiront en moi ». Et Jésus nous devance dans la prière au Père, à son Père. Sa prière est celle de l’Esprit saint dans son cœur. C’est son Esprit qu’il nous partage pour que nous soyons à son image et à sa ressemblance : fils adoptif du Père des cieux. Nous sommes tous des enfants adoptés.
Cette filiation est d’ailleurs notre bonheur pour toujours : être comme Jésus dans la vie intime du Père et vivre ainsi dès notre vie ordinaire sur la terre. Et nous pouvons le demander et le constater : être toujours dans un désir et une attitude d’unité à l’image de l’unité entre le Père, le Fils et l’Esprit : « Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi ». Nous sommes appelés à une intense communion qui n’est pas une fusion, mais un respect et une promotion des qualités de l’autre : de ses dons d’enfant de Dieu infiniment aimé du Père.
Cette filiation nous ouvre les portes dès ici-bas à la connaissance intime de Dieu. Nous sommes plongés dans sa gloire, dans la lumière éternelle qui vient dans le temps de nos vies et qui éclaire toutes choses. Voir la gloire de Dieu, c’est contempler son visage et vivre, dans l’action et la contemplation, une présence intense à sa personne et à son mystère. Dans la simplicité de la prière et des sacrements, nous avons accès à cette gloire dans nos corps meurtris, blessés, cassés. Notre faiblesse et notre confiance nous ouvrent ces portes.
Nous recevons aussi par l’Esprit la connaissance du Nom de Dieu : le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob ; le Dieu des victoires sur pharaon et les Egyptiens, le Dieu de la nuée, le Dieu qui appelle le petit Samuel durant la nuit, le Dieu trois fois saint dans l’enfant de la crèche et l’adulte du mont Thabor. Le Dieu crucifié, ressuscité, glorifié. Son nom est Jésus : Dieu qui sauve. Son nom est Père qui nous attend dans sa maison. Son nom est Esprit qui est amour partout et toujours.
Aujourd’hui, les deux premières lectures nous invitent clairement à ne plus regarder en arrière, mais à contempler la fin de l’histoire humaine : le ciel. Jésus glorifié, l’alpha et l’oméga, nous y attend et nous y attire. Comme le diacre Etienne, nous avons devant les yeux les cieux ouverts avec le Fils de l’homme debout à la droite du Père. Etienne, comme tous les saints, a rejoint le Fils dans sa gloire et ensemble il nous prépare une place. A nous de nous abandonner « cœur, corps, esprit » pour entrer dans le cœur du Père. Saint Jean nous guide dans une relation d’intimité intense entre l’Esprit et l’Epouse qui disent : « viens ». A nous qui entendons cet appel, il convient de répondre aussi « Viens ». L’échange et la communion sont une offrande pour notre chemin spirituel. Il nous suffit de dire pour confirmer cette invitation mystique : « oui, je viens sans tarder » et ensuite « Amen ! Viens Seigneur Jésus ».
