Assomption de Marie. Ap 11-12 ; Ps 44 ; 1 Co 1,20-27 ; Lc 1,39-56
Dire que Marie est au ciel en son corps et âme glorifiés est important pour notre foi. La mission de Marie est bien particulière : elle est la mère de Dieu et par Jésus elle est notre mère à tous. En sa personne, elle a accueilli le Sauveur et Elisabeth le proclame clairement : « remplie de l’Esprit saint, elle dit : « Tu es bénie entre toutes les femmes et le fruit de tes entrailles est béni ». Elle est femme, mère et vierge : élevée au ciel elle témoigne de la grandeur et de la noblesse de toute chair. Sa maternité dépasse toute maternité humaine tout en restant celle d’une jeune fille d’Israël.
Marie est pleine de grâces et de bénédictions : sa mission est d’accompagner son Fils et de nous aider aussi à Le suivre. La première en chemin, elle nous précède dans tous les événements de notre vie. Elle a été conçue sans péché pour nous montrer la beauté d’un cœur tout entier offert à Dieu. Elle nous a donné le Sauveur pour nous attester qu’il vient nous sauver corps et âme. Elle a suscité des gestes de puissance comme Jésus à Cana (Ce n’est pas rien tous ces litres de vin). Elle a écouté sa parole de vie, même sur la croix. Elle a attendu l’irruption de l’Esprit saint à la Pentecôte. Marie est celle qui a dit « toujours dit oui » au plan de Dieu. Elle a mené le combat contre le Dragon dont parle le livre de l’apocalypse et elle a reçu la gloire et la victoire : « Maintenant, voici le Salut, la puissance et le règne de notre Dieu, voici le pouvoir de son Christ ».
Marie est belle et pure par la grâce reçue en son Fils. Sa vie n’a d’autre sens que celle de rendre gloire à son Fils et de nous accompagner dans notre recherche à lui ressembler. Tout vient du Christ et passe par elle. Par le baptême nous ressemblons au Christ et nous essayons de Le suivre au mieux. Nous aussi nous avons nos combats. Notre ennemi principal est bien la mort et tout ce qui ressemble à la mort. Nous sommes conscients de toutes ces « petites morts » qui nous arrivent dans la vie et à mesure que les années passent. Comment être sûr d’être mis avec le Christ pour toujours ? Où et comment serons-nous après notre mort ? C’est la grâce d’aujourd’hui à mieux comprendre. Marie est associée au Christ ressuscité, vainqueur de toute mort : « celui qui a tous ses ennemis sous ses pieds ». Savoir que Marie est auprès de son Fils, est une joie. Nous nous réjouissons qu’elle soit accueillie ainsi dans l’éternité. Savoir qu’elle est glorifiée comme son Fils en son corps et en son âme, est une lumière pour notre vie mortelle. Elle est vraiment associée en tout aux gestes et aux paroles du Fils de Dieu. Elle nous précède en gloire. Elle est en son corps et en son âme auprès du Fils : elle nous attend et sa maternité est un signe de son amour pour chacun d’entre nous. Marie est sauvée dans son unité personnelle : elle nous atteste ce qui peut nous arriver à la suite du Christ. Elle nous dit notre avenir. Elle nous montre la gloire dont le Seigneur nous revêtira un jour auprès de Lui. Marie n’est pas une déesse : elle est une créature comblée par l’amour divin et elle nous assure que la mort n’aura jamais le dernier mot dans nos vies.
La beauté de Marie ne fait pas abstraction de son corps, mais son corps n’a pas connu la corruption. On voit cette beauté dans les sanctuaires mariaux et dans toutes les œuvres artistiques qui représentent Marie : depuis la piéta de Michel Ange jusqu’à la statue de Notre-Dame de foi ou de Walcourt. Ce qui lui a été accordé témoigne de son abandon spirituel au plan de Dieu pour elle et pour son peuple. L’Assomption est une reprise gracieuse de toute la bonté et la beauté de sa vie. Ce qui était grand dans le cœur de Marie, ce qui était gardé avec amour dans son cœur, tout ce qui faisait partie de sa vie terrestre en Dieu est désormais magnifié à la cour céleste. Cette Assomption nous montre également combien tout ce qui est beau et bon dans notre vie ne sera jamais perdu ni oublié, mais inscrit dans le cœur de Dieu éternellement. Ainsi la chair de tout être humain acquiert-elle une dignité sans nulle autre pareille : depuis le petit embryon jusqu’au vieillard à la clinique. Nous ne sommes pas appelés à perdre notre corps de manière irréversible mais à nous retrouver un jour unifié, et transformé. Si le Christ est ressuscité, nous serons semblables à lui dans une beauté personnelle où notre corps aura sa place. La grâce reçue par Marie, est un gage et une attestation de notre propre vocation : être auprès du Père avec tout ce que nous sommes. Cette résurrection avec le Christ nous procurera une beauté nouvelle pour laquelle nous pourrons louer et rendre grâce au Seigneur. Merci à Marie de nous montrer le chemin à suivre.
