- le 9 mai 2025. Ac 9,1-20 ; Ps 116, 1-2 ; Jn 6,52-59
L’Eglise naissante se développe sous nos yeux à travers l’écoute des Actes des Apôtres. Saul est l’ennemi des premiers chrétiens et sa rage fait des victimes. Son zèle identifie Dieu à la torah. Mais sa conversion aujourd’hui est un tournant ecclésial décisif. Saul est « renversé » par le Seigneur lui-même. Cette conversion est décrite par 3 fois dans les Actes. Elle rythme la croissance de l’Eglise et nous montre la puissance du Seigneur. Saul tombe à terre et rencontre son Seigneur : « Je suis Jésus, celui que tu persécutes ». Jésus s’identifie à tous les baptisés persécutés par Saul. Il montre à Saul qu’ils forment son Corps La lumière de cette révélation est éblouissante : « Trois jours durant, Paul fut aveugle et il resta sans manger ni boire » Cette Pâque est un chemin pour accéder à la foi en Jésus.
Cet événement nous indique combien Jésus ressuscité intervient dans l’Eglise et dans l’histoire des hommes. Jésus conduit les premiers pas de son Eglise. C’est le même Esprit qui unit Paul à Ananie. Les paroles que nous avons entendues montrent comment le sens de cette conversion advient à la conscience de Saul, d’Ananie, des premiers chrétiens. C’est le même Esprit qui met en connivence, en résonnance, en communion et qui nous fait comprendre le dessein du Seigneur. Obéir à l’Esprit, avoir confiance en ce qu’il demande, c’est édifier l’Eglise. Ces paroles prennent vie, prennent sens : Dieu dirige l’histoire et met des liens entre des personnes qui se craignaient et se croyaient ennemies. Dieu appelle l’une et l’autre : il se choisit des disciples : « cet homme est l’instrument que j’ai choisi pour porter mon nom devant les nations, devant les rois… » La volonté de Dieu est à la fois charismatique et raisonnable ; elle passe aussi par notre langage et notre esprit. L’Esprit agit comme il veut et dans le cœur de tous : nous en faisons l’expérience dans la prière et dans l’interprétation des motions qui nous traversent l’esprit et le cœur. Cette œuvre de l’Esprit est pour la gloire du Père et la mission du Fils.
C’est le même Esprit qui éclaire aussi le don du Christ en son corps et en son sang. « Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi je demeure en Lui ». L’Esprit, ce n’est pas du virtuel et du rêve : il touche notre chair et nous fait voir la réalité personnelle du « pain venu du ciel ». Le pain de vie est pour une vie nouvelle et éternelle. Cette lumière qui concerne le pain et le vin de toute eucharistie, est en même temps spirituelle et charnelle. Elle nous permet d’accéder à l’invisible du Royaume.