Homélie du 2 avril 2025. Is 49,8-15 ; Ps 144, 8-18 ; Jn 5, 17-30
A travers son enseignement, ses gestes et ses paroles, Jésus nous révèle qui il est. Les guérisons ne sont pas seulement l’œuvre d’un thaumaturge, d’un homme super doué mais des signes que Jésus donne à la fois de son identité et de sa mission. Ceux et celles qui en bénéficient, s’étonnent, admirent, rendent grâce à Dieu. D’autres ne comprennent pas. D’autres encore refusent non pas les signes qui sont bien là mais leurs significations. Les pharisiens particulièrement suivent Jésus pour le mettre en contradiction avec lui-même ou avec la Thora, mais à travers leurs critiques, ils nous disent paradoxalement le vrai motif de leur refus du Christ. Jésus s’affirme comme fils de Dieu. Ils perçoivent qu’il y a un lien étroit entre ce prophète et le Dieu trois fois saint de l’Ancien Testament, le Dieu d’Israël. Ils comprennent, sans y adhérer, l’affirmation de plus en plus claire dans la bouche de Jésus : « Celui qui ne rend pas honneur au Fils, ne rend pas honneur non plus au Père qui l’a envoyé ».
Nous sommes en face d’un carrefour de la foi : Le Christ est le Fils de Dieu. Sa puissance vient d’une source qui n’est pas seulement de Lui, mais de la communion entre le Père et Lui. « Mon père est toujours à l’œuvre, et moi aussi, je suis à l’œuvre ». Jésus ne fait rien en opposition, à distance, en solitaire : il agit toujours en consonnance avec son Père grâce à l’Esprit saint. Ce mystère de communion est une pierre fondamentale de notre foi. Il ouvre nos cœurs au mystère de Dieu lui-même. « Qui m’a vu, a vu le Père », dira aussi Jésus. Il y a une distance dans une communion profonde entre les trois personnes. Et la grâce qui nous est faite à notre baptême, c’est d’entrer dans cette « triade » d’amour.
L’enjeu est énorme : il concerne la vie éternelle. Toute mort pourra être dépassée dans l’accession à ce monde relationnel divin. Accéder à la vie éternelle en traversant toute mort ne dépend pas entièrement de nos forces. Dieu lui-même entre en nous pour que nous entrions en Lui : cette vie éternelle est une grâce que nous demandons en carême. Et la perspective de la pâque est une bonne indication de ce qui se passe en nous. Laissons le Christ et son Esprit nous mener au Père comme ils le font dans toute eucharistie : après la consécration, nous sommes conduits par le Christ à nous tourner vers le Père et à le prier ensemble. C’est dans toute eucharistie que se joue la Pâque et le retour des peuples à Jérusalem.