Aller au contenu
Donum Plus - Alain Mattheeuws
  • Accueil
  • Bibliographie
  • Dernier livre
  • Liens externes
  • Plan du site
  • Rubriques du site
  • Exercices spirituels
  • Recensions
  • Livres
  • Interviews
  • Articles de revue
  • Cours
  • Bibliolectures
  • Préfaces
  • Homélies-enseignements
  • Conférences
  • Avis et questions
  • Articles et journaux
  • Commentaires
  • Auteurs variés
  •  Exercices spirituels
  •  Recensions
  •  Livres
  •  Interviews
  •  Articles de revue
  •  Cours
  •  Bibliolectures
  •  Préfaces
  •  Homélies-enseignements
  •  Conférences
  •  Avis et questions
  •  Articles et journaux
  •  Commentaires
  •  Auteurs variés
Vite, réponds-moi Seigneur

Samedi Saint

Retour 

Dimanche 26 octobre 2025

Samedi Saint 


Le mystère pascal et le corps : le samedi saint prépare la résurrection

Dans le mouvement du triduum pascal, le samedi saint est un des moments symboliques et spirituels les plus difficiles à expliciter et à vivre. Pour certains, il peut être ressenti comme un « temps mort » dans l’action dramatique que vit le Seigneur, un temps vide où l’on ne sait pas quoi faire, que dire, que penser en attendant « la suite des événements ». Pour le chrétien ordinaire habitué à la résurrection, il est difficile de mesurer pourquoi on attend, ou pourquoi le Christ est descendu aux enfers, c’est-à-dire au Shéol, lieu de rassemblement de ceux qui attendent la lumière définitive. Le temps et l’espace semblent comme figés, arrêtés : l’image du film est « sur pause » : faut-il revenir en arrière ? Qu’est-ce que cela signifie d’aller en avant, d’aller vers le mystère de Pâques. Le samedi saint est pourtant un lieu de réflexion profonde, de créativité, de perception profonde du mystère trinitaire.

Le Christ a institué la Cène dans le contexte rituel de la Pâque juive. Ne parlons pas de « dernière Cène », mais de l’unique Cène, de la sainte Cène telle qu’elle nous est rapportée par les synoptiques. Par la parole et par le geste, Jésus a fait don de lui-même de manière définitive à la création et aux hommes de tout temps et de toutes races. Ce qu’il a fait et dit pour ses apôtres est pour tous : « faites cela en mémoire de moi ». Il a annoncé de manière prophétique qu’il serait présent « partout et en tout lieu » : comment est-ce possible dans les limites de sa nature humaine ? La Cène est une prophétie de l’accomplissement de l’histoire d’alliance qu’il va « continuer à mettre en acte » face à ses frères juifs, face aux romains, face aux hommes de tous les temps. Il a été arrêté, jugé, condamné, crucifié. L’innocent est mort pour nous tous. Ses disciples l’ont abandonné. Quelques femmes et des fidèles ont pris soin de son corps et l’ont mis dans un tombeau. Un grand silence règne sur la terre. Le Roi de l’univers sommeille, mais son sommeil n’est-il pas une prophétie de vie, l’annonce d’une « nouvelle économie » ? La manière dont il a « offert son esprit » sur la croix (« il livra son esprit ») est déjà pour qui sait lire les signes (pensons à saint Jean) les prémices d’une relation particulière avec l’Eglise son épouse et le gage d’une résurrection que l’esprit humain ne peut pas imaginer. Le premier Adam s’est éveillé dans l’action de grâce en voyant l’Eve qui lui était présentée aux premiers jours de la Création. Le nouvel Adam, le Christ, n’est-il pas prêt à accueillir en vérité la « nouvelle Eve » qui lui sera redonnée en Marie, figure de l’Eglise sauvée et témoin de ce salut dans l’histoire ? Marie n’a-t-elle pas un rôle particulier à jouer pour nous permettre d’entrer dans ce nouvel espace et dans ce temps nouveau de la résurrection ?

Dans l’espace Jésus est en terre juive : son corps est au tombeau. Dans le temps, où est-il ? Les catégories habituelles ne sont-elles pas en train d’être aussi transformées ? S’il est vraiment mort, il est passé, - selon nos approches et définitions de la mort -, par une déchirure de sa personne en sa nature humaine. Son corps est en attente d’une unité nouvelle avec son âme. Il connaît l’isolement du corps et la plongée dans un temps qui dépasse notre temps. Et pourtant son corps ne subit pas la corruption. Et pourtant, en sa nature divine, il œuvre encore : ne va-t-il pas jusqu’aux enfers, jusqu’aux limites de l’humanité qui attend depuis les origines son Sauveur et son Dieu ? Le « Lion de Juda », s’il est prisonnier de la mort, n’a rien perdu de sa vitalité : n’est-il pas Celui qui « rugit la parole de vie » dans tous les combats de ce monde ? Le « Verbe » n’est-il pas en train de rejoindre toutes nos paroles humaines, nos « oui », ainsi que nos « refus ». Le « bon berger » n’est-il pas à la recherche de toutes ses brebis ? C’est jusqu’au premier homme qu’il va chercher en « visitant ceux qui demeurent dans les ténèbres et l’ombre de la mort ». Les douleurs du premier couple, la lourdeur de leur péché et de ses conséquences de générations en générations, s’effacent comme « neige au soleil », face au Soleil Levant qui vient les visiter dans les profondeurs de la vallée de la mort. « Eveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d’entre les mors, et le Christ t’illuminera ».

Ce que nos yeux de chair ne peuvent encore percevoir ni vivre dans la liturgie de la « nuit sainte », notre foi est appelée à le réfléchir. Le Sauveur du monde est en train de « travailler » et de rejoindre librement toute humanité blessée. Cet « apparaître » en son âme aux saints Pères des Limbes dès avant sa résurrection, est déjà un signe de cette prochaine résurrection. Ce travail est déjà un fruit du don d’amour : il atteste la résurrection qui, comme la lumière qui apparaît faiblement dans les ténèbres, en arrive à pénétrer toutes les couches de l’histoire humaine, tous les espaces de notre univers, tous les recoins perdus de nos cœurs. « Dieu est à l’œuvre en cet âge : ces temps sont les derniers ». Ne doutons pas du jour qui vient : de cette lumière de la foi qui pénètre toute chair pour la sauver. Marie elle aussi, en son cœur, est travaillée de ce mystère. L’esprit de Dieu est en elle : elle l’a accueilli. Il la prépare à une « apparition parfaite », celle de son Fils ressuscité. Il la prépare à une nouvelle mission : être mère du ressuscité. N’est-elle pas la Vierge Bénie à laquelle l’ange Gabriel est apparu ? Ne sera-t-elle pas celle qui donne au monde le corps du ressuscité comme elle a donné à l’humanité son corps à la deuxième personne de la Trinité ? Sa foi lui donne de pressentir et de consentir à ce qui se passe déjà dans le monde invisible, mais toujours en lien avec le corps seul, étendu dans le tombeau.

Faisons mémoire des événements. Nous le savons : le chiffre 3 indique un événement important dans la symbolique biblique. Le troisième jour, c’est le jour de l’intervention de Dieu, du surgissement d’une « nouveauté », d’un nouveau fait de vie. Le déroulement de ces journées dépasse cependant le calcul exact de nos montres. La liturgie elle-même nous le manifeste dans sa liberté par rapport à la nuit, par rapport au jour. La lumière de Pâques est célébrée, mais elle est déjà dans le cœur des croyants qui la reçoivent de l’Esprit saint. Le troisième jour, c’est le jour où l’homme-Dieu se met debout. C’est l’Anastasis. C’est la Résurrection. Une vie nouvelle envahit la vie ordinaire. Le temps de l’homme est transformé. Le lien entre l’éternité et chaque instant de l’homme est établi fermement. L’espace est divinisé car il devient de manière particulière le lieu d’une présence : le salut est en tout temps et en tout lieu. La création est enfin réconciliée avec le Créateur par l’œuvre de l’unique Médiateur, le Christ.

Ainsi l’espace est-il le lieu vrai de la rencontre libre du sauveur. Il va et il vient. Il donne la paix. Il touche les cœurs. Il rencontre qui il veut. Il apparaît. Nul ne le retient et en même temps personne ne reste seul car « celui qui s’est uni à la nature humaine » dans le mystère de l’Incarnation l’a sauvée, l’a transformée pour toujours. Ce bouleversement par rapport au temps et à l’espace est opéré par et dans la personne du Christ qui « s’éveille d’entre les morts ». Qui a vu la résurrection ? Qui a été témoin de l’heure, de la manière sinon Dieu en sa Trinité sainte ? Mystère d’un amour qui pénètre tout le réel : des sommets des montagnes jusqu’au plus profond des abîmes, cette présence divine accomplit sa parole. Nul n’échappe à sa voix. Nul n’échappe à sa puissance de vie. Il ne s’agit pas d’une minute magique ou d’un geste miraculeux : il s’agit d’un cœur à cœur trinitaire dans lequel le Père, le Fils et l’Esprit expérimentent et vivent d’un amour qui détruit la mort humaine, la souffrance et toute déchirure. La mort est vaincue dans l’amour : l’éveil de Jésus, fils de Dieu et fils de l’homme, en son corps ressuscité et bientôt glorifié, est l’éveil d’un amour qui ne connaît plus les limites de l’espace et du temps. Il nous faut entrer dans ce mouvement, dans ce mystère. Il nous faut observer comment il nous devient accessible par l’Ecriture et la Tradition, dans le cœur de celui qui prie.

Faisons-le sous le mode d’un diptyque : la contemplation du corps du Christ et sa présence à sa mère.

La contemplation du corps du Christ

« C’était déjà environ la sixième heure quand, le soleil s’éclipsant, l’obscurité se fit sur la terre entière, jusqu’à la neuvième heure » (Luc 23,44). Toute la création est touchée par la souffrance et la mort du Fils de l’homme. Le « jour de Yahvé », le jour du Seigneur : c’est le jour où l’obscurité est telle pour l’humanité qu’elle en vient à blesser et à crucifier son Sauveur. La création reconnaît toujours son Créateur, mais le sommet de cette création semble l’avoir oublié ou bien vouloir renier cette reconnaissance. L’homme, de par sa liberté, peut en venir à s’aveugler lui-même sur ce qu’il est et sur Dieu. Tout se voile comme pour dire à « celui qui est fait à l’image et à la ressemblance du Créateur », qu’il ne se comprend plus lui-même et qu’il ne voit plus le lien qui le rattache à son origine.

Observons encore qu’à la veille de ce grand sabbat, dans le mouvement des préparatifs pour accueillir et attendre le Messie qui vient comme l’époux dans sa maison, au cœur du mystère du refus et de la liberté humaine qui va jusqu’au bout de son refus, le voile du sanctuaire se déchire en deux, de haut en bas. La mort de Jésus manifeste l’unité de la parole livrée, mise à nue pour le peuple élu et pour tous les peuples. Le culte vrai a été mis en lumière dans les ténèbres de la mort du Fils de Dieu. L’amour a tout donné. En acte, tout est consumé, accompli. Tout l’ancien Testament est condensé dans le corps livré, dans le sang versé une fois pour toutes. Le corps des écritures se lit et se comprend dans le corps en croix, dans le corps du Fils de l’homme offert pour la multitude.

La souffrance et la mort du Christ, rendues visibles en ce corps qu’on enlève de la croix, est le chemin où Dieu nous entraîne pour la louange éternelle. Le sacerdoce du Christ s’exprime dans cette incorporation à son corps livré : il nous faudra tous passer en Lui pour rencontrer le Père. Le creuset du salut réside dans le mystère de ce corps mort qui nous entraîne dans les profondeurs de la puissance divine. Passer de la mort à la vie : trouver Dieu en toutes choses, entrer dans l’économie nouvelle, goûter l’alliance nouvelle en son corps et son sang : tel est le carrefour incontournable pour tout baptisé. De nombreuses femmes regardaient à distance. Leur présence discrète atteste de l’entrée dans ce mystère. Elles « connaîtront » la lumière dans l’obscurité parce que c’est d’amour qu’elles vivent. Eglise de l’amour, Eglise de la compassion : cette Eglise entrera la première dans le mouvement de vie du ressuscité. Elles verront les premières les lueurs de Pâques. D’ailleurs, elles se rapprochent déjà du corps blessé pour en prendre soin. Avec Joseph d’Arimathie, elles le reçoivent, en prennent soin, le portent avec respect vers le « lieu du repos ». Joseph prit le corps, le roula dans un linceul propre et le mit dans le tombeau neuf qu’il s’était fait tailler dans le roc. Puis il roula une grande pierre à l’entrée du tombeau et s’en alla. Or il y avait là Marie de Magdala et l’autre Marie, assises en face du sépulcre. La patience de l’amour est encore appelée à s’exprimer. L’impuissance à agir pour le Christ, pour le sauver est la mesure de l’amour humain. Comment sauver celui qui est l’unique Sauveur ? Comment comprendre le tour des événements ? Comment attendre un « signe du ciel » qui n’est pas venu ? Elie : où es-tu ? Et toi le Père des cieux appelé par le Fils en croix : que fais-tu ?

L’impuissance condamne au désespoir ou conduit à l’amour. La liberté humaine est toujours devant ce carrefour. L’impuissance est un chemin de l’amour purifié et vrai. Tel est le chemin des femmes. Tel est le chemin de Marie qui pourtant, forte de sa foi, épouse intérieurement le sens des événements, la volonté de son seigneur telle qu’elle s’exprime dans l’histoire. Rien de plus concret que l’amour. Marie est celle qui « veille comme un guetteur qui attend l’aurore ». Dans la nuit, elle allume les lumières du sabbat. Elle est la mère qui continue à préparer la maison à la venue du Messie. Elle sait qu’elle aussi ne « sera pas confondue ». Le mystère de la Vierge qui est Mère ne s’épuise pas dans la mort de son Fils. Elle connaît le désir d’alliance de son Dieu. Elle sait que son Créateur est son Epoux. Elle tient debout, comme par anticipation du « réveil de son Fils » : elle tient debout dans la foi. Que la mort soit l’impasse humaine d’une vie : elle le sait. Que la mort de son Fils soit l’échec du plan de Dieu, elle ne le croit pas. Celle qui gardait tout dans son cœur, garde en mémoire les « mirabilia Dei » : cette mémoire spirituelle, qui fait le cœur du mystère d’Israël, la garde « attentive à la parole » qui dort, à la Parole qui se fera vie en elle à nouveau de manière tout à fait déconcertante et nouvelle. Si je « dors, mon cœur veille » : ainsi de son Fils, ainsi pour elle. Cette « communion de personnes » que la mère éprouve depuis toujours entre elle et son Fils lui permet de rester dans la foi, dans la confiance : elle verra le jour du Seigneur.

2. L’apparition à Marie[1]

Le mot « apparaître » désigne les apparitions du Christ à ses apôtres, aux disciples. Il suggère tout le travail de Jésus pour « éduquer » ceux-ci à la réalité nouvelle de son corps. Les Evangiles nous montreront après la mort du Christ et sa résurrection les « signes » d’une relation personnelle du ressuscité avec eux et même avec Paul, l’avorton : le dernier des apôtres choisis. Mais il nous faut réfléchir sur ce que la tradition a transmis de l’apparition de Jésus à Marie

Notons déjà que le terme « apparaître » est « intersubjectif ». On apparaît à quelqu’un. D’autre part, pour le Christ, ressusciter c’est tout à la fois « monter au Père en corps et en âme », mais aussi apparaître en corps et en âme à l’Eglise et en l’Eglise. Pour que cet événement surgisse et pour l’attester, l’apparition de Jésus à sa mère est déterminante. Sa gloire divine n’est pas une réalité statique : l’intersubjectivité lui donnera, par l’accueil de Marie, une dimension définitive et décisive. Pour chacun de nous, connaître la gloire du Ressuscité, c’est laisser le Christ lui-même nous « consoler », nous « manifester » cette gloire et nous combler de cette présence corporelle. Il ne peut le faire que parce qu’il a pu communiquer le tout de son être à Marie, figure de l’Eglise. Ainsi, est-ce par Marie, que nous pouvons goûter et nous mettre à la dimension de l’Eternel engendré, du corps du ressuscité.

A l’Annonciation, la virginité de Marie est le signe d’une disponibilité totale, corporelle et spirituelle à l’action de l’Esprit saint. Son « oui » libre et confiant est une « ouverture » à l’action de l’Esprit en son corps : la conception du Fils en elle est œuvre de l’Esprit. Sa maternité est à la fois charnelle et spirituelle : elle concerne la vie terrestre du Fils de Dieu. Elle ne s’arrête pas cependant dans la mort du Christ. Elle traverse cette mort, l’assume en l’Esprit et est encore et toujours vivifiée par cet Esprit dans la prise de conscience du Vivant qui lui « apparaît ». Le Fils « doit lui apparaître » (le fameux « dei » : il faut) pour que sa maternité prenne toutes ses dimensions dans l’histoire du salut. La parole du Fils en saint Jean « Femme, voici ton fils », rappelle à tous l’histoire de l’origine et la maternité d’Eve, mère de tous les vivants. Cette parole est une prophétie de ce qui advient à Marie dans le mystère de la résurrection de Jésus. « Au moment de la Résurrection, Marie accueille l’apparaître de son Fils en son corps de gloire, tout spirituel, dans une virginité, une ouverture, une disponibilité totales ; elle offre à son Fils un espace où apparaître, un espace sans obstacle, sans défaut, non limité par le péché ; elle goûte l’identité du corps qu’elle lui a donné et du corps ressuscité ; elle « s’humilie et rend grâce » (108,3) pour l’accomplissement, inimaginable, de sa maternité. Elle n’avait pu donner à son Fils qu’une vie mortelle ; seule, la Puissance du Très-Haut l’a ressuscité pour une vie immortelle ; elle comprend enfin les paroles de l’Ange : « La Puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre » (Lc 1,35) ». Car « Ressusciter, pour le Christ, c’est recevoir du Père la gloire qu’il possède auprès de Lui de toute éternité et la gloire qu’Il a méritée par son œuvre rédemptrice ; c’est encore de pouvoir communiquer ce salut mérité. Sa gloire, le Christ la reçoit donc en premier lieu du Père. Mais nous avons vue que, selon la théologie ignatienne, l’humanité peut accroître la gloire de Dieu. Aussi le Ressuscité reçoit-il également sa gloire de l’humanité qu’Il a sauvée, lorsque celle-ci accueille dans la foi, l’espérance et l’amour, la Vie que son Sauveur lui communique »[2].

Marie tient donc une place toute particulière dans l’apparaître du Christ ressuscité, dans la manière dont il communique la vie qu’il est désormais. En Marie, le Christ peut se communiquer autant qu’il le veut, en totalité. Il s’inscrit ainsi dans l’histoire des hommes, dans l’histoire d’Israël comme il ne le pourrait pas sans la libre disponibilité confiante de la « Fille de Sion ». « Le Christ apparaît à celle qui le reconnaît. Par lui, elle renaît à la Vie ; elle reconnaît la « Gloire » (221,229) de son Corps. En elle, il renaît à la Vie, recevant d’elle son Corps de gloire. De ce fait, toute apparition et toute reconnaissance du Ressuscité trouve ici son lieu de conception, sa matrice originaire. Car enfanter le Corps de gloire, c’est recevoir et concevoir toute la joie et l’allégresse de ce Corps glorieux, toute l’affection (229) et toute la saveur (227) de ce Corps. Toute parole et tout regard qu’il éveillera à jamais viennent au monde, dans l’affection et l’émotion (227) spirituelle et corporelle de la Mère du Ressuscité, dans le Verbe de son Silence et la lumière de son Regard, en cette nouvelle annonce faite à Marie »[3].

Dans la revue Sanctifier (2014)

[1] Nous faisons référence à la contemplation à laquelle nous convie saint Ignace dans les Exercices spirituels au début de la quatrième semaine (Ex. 218-225 et 299-312). La tradition en fait mention de manière permanente.

[2] J.-M. HENNAUX, « En apparaissant à la Vierge Marie, le Christ ressuscité a fondé son Eglise », dans NRT 126 (2004) 43.

[3] A. CHAPELLE, Séminaire sur les Exercices spirituels donné à l’IET en 1975, p. 159, cité par R. LAFONTAINE, « Notre Dame dans les Exercices spirituels d’Ignace de Loyola » dans Marianum XLVI (1984) 315.

Samedi Saint

 Avertissement :

Ce site a été conçu pour aider ceux et celles qui cherchent des documents ou des articles moins accessibles du P. Alain Mattheeuws et leur donner la possibilité d'en prendre connaissance plus aisément. Faute de temps, l'auteur n'engage pas de dialogues ou de questions-réponses sur le contenu. Vous pouvez vous inspirer des documents ou les citer : n'hésitez pas cependant à faire référence aux revues et au contexte dans lesquels ils ont été publiés.

 2009 - 2025 Donum Plus - Alain Mattheeuws

Confirmation